mercredi, avril 11, 2007

Cher Chat,

Parfois, je me dis que ce n'est qu'un corps.

Que peu importe si tu franchissais des limites, si tu débordais de tes promesses, si tu outrepassais ma confiance... peu importe, ce ne serait toujours qu'un corps.
Je me dis que j'accorde peut-être trop d'importance à ce détail, que je pourrais sans doute aller chercher ces sensations qui me font envie si seulement je laissais tomber cette ridicule sacralité de l'enveloppe. Tout comme toi. Toi qui désire simplement me consommer comme un fruit mûr, par plaisir, simplement. Sans autre rituel que la lenteur d'une dégustation, peut-être. Alors pourquoi ne pas m'offrir sur un plateau d'argent, comme de délicieuses bouchées contre ton palais fin et profiter de tes compliments de gourmets. Reconnaissance immédiate sans aucune autre conséquence...

Car il est vrai que j'ai souvent rêver de sentir ta main entre mes cuisses à mon réveil.
Tes mains sur ma peau, tes doigts s'enfoncer dans ma chair... J'ai voulu ta violence, j'ai voulu ta tendresse, j'ai voulu toute les libérations que tu me proposais. Je m'offrirais tes regards brulants à travers la noirceur, sur mes reins, sur mes courbes; le son de ta respiration anxieuse; l'avidité que je devine sous trop de douceur feinte, trop de soin inutile pour éviter de me faire mal de ta brutalité d'homme. Je provoquerais à coup de regards sombres et de gestes déplacés - puis subirais à grands cris - tes brusqueries passionnées et tes boutades, jusqu'aux limites du supportable...

Après tout, ce n'est qu'un corps. Qui lui seul recevrait cette attention. Qui lui seul me transmettrait ta chaleur et le réconfort que tu lui consentirais.
Juste un corps...