Célébration silencieuse
C'est sous les traits de mon alter ego virtuel que je souligne la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur en ce 23 avril, tel que proclamé par l'Unesco en 1995.
J'avais alors 10 ans et la lecture faisait partie de ma vie comme s'il s'était agi de dormir ou manger. Je consommais des centaines de livres par année, je lisais tout le temps. Mieux, à cette époque, je m'étais d'ores et déjà destinée à une carrière d'auteur-journaliste-chroniqueuse. Plus jeune, on disait de moi que je maîtrisais la langue française bien au-delà des objectifs fixés pour mon âge. C'est bien parce que je me consacrais tout entière à la littérature, avec passion, espoir, confiance... et sans doute une belle naïveté.
Je me serais sans doute apprécié, comme enfant. J'aimerais parfois remonter dans le temps pour me voir, me lire et m'encourager à ne jamais cesser de créer toutes ces histoires, de les raconter.
Plus jeune, j'ai rencontré des nombreux auteurs. Ma mère m'amenait avec elle à tous les Salons du livre et je revenais les bras chargé de cahiers, de pages, de reliures neuves et bien à moi. D'histoires offertes et gentiment dédicacées par ces auteurs jeunesse généreux qui ont longtemps fait grandir mon rêve avec moi. Du temps que la littérature n'était pas une entreprise. Que les auteurs prenaient le temps de parler à leurs jeunes lecteurs, malgré leur peu de réponse plein de timidité. L'écrivain - quel qu'il soit - était pour moi une idole, un modèle de réussite, de bonté et de gentillesse, et j'avais la certitude qu'un jour, moi aussi, je composerais une dédicace personnalisée à chaque lecteur qui se présenterait à moi pour découvrir mes histoires. Un merci tout particulier à Dominique Giroux, qui a eu l'infinie gentillesse de discuter avec moi, de croire en moi sans me connaître, une petite fille parmi tant d'autres, seulement croisée dans un de ces salons... Merci pour les aventures de Minnie Bellavance. Merci pour les souhaits de bonne chance. Merci pour votre adresse au dos d'un signet en 92... un secret et un encouragement précieux que j'ai toujours gardé.
Aujourd'hui, je constate amèrement comment les années ont passé pour durcir mon coeur et en égrener mes passions... Tel un chapelet de prières d'enfant, naïves et inutiles. Il faut bien vivre la vraie vie... Et pourtant...
Pourtant si je repense à Dominique, je sais que tout cela n'est pas mort.
Si je pense à ces nouvelles que j'écrivais la nuit pour mon premier amour, cela n'est pas mort.
Je pense à mes années au journal scolaire. Je pense à mes correspondances un peu trop littéraires. Je pense mes récits d'exploits un peu exagérés. Je pense à mes conversations amoureuses imagées.
Je pense à vos noms et à vos compliments... Je pense à vos commentaires sur mes copies. Je pense à vos réponses, à vos demandes, à vos rires et vos exclamations. À vos silences. À vos yeux plein d'eau. Et aux miens...
Je pense que tout cela n'est pas mort... que ça ne pourra jamais complètement mourir...
J'avais alors 10 ans et la lecture faisait partie de ma vie comme s'il s'était agi de dormir ou manger. Je consommais des centaines de livres par année, je lisais tout le temps. Mieux, à cette époque, je m'étais d'ores et déjà destinée à une carrière d'auteur-journaliste-chroniqueuse. Plus jeune, on disait de moi que je maîtrisais la langue française bien au-delà des objectifs fixés pour mon âge. C'est bien parce que je me consacrais tout entière à la littérature, avec passion, espoir, confiance... et sans doute une belle naïveté.
Je me serais sans doute apprécié, comme enfant. J'aimerais parfois remonter dans le temps pour me voir, me lire et m'encourager à ne jamais cesser de créer toutes ces histoires, de les raconter.
Plus jeune, j'ai rencontré des nombreux auteurs. Ma mère m'amenait avec elle à tous les Salons du livre et je revenais les bras chargé de cahiers, de pages, de reliures neuves et bien à moi. D'histoires offertes et gentiment dédicacées par ces auteurs jeunesse généreux qui ont longtemps fait grandir mon rêve avec moi. Du temps que la littérature n'était pas une entreprise. Que les auteurs prenaient le temps de parler à leurs jeunes lecteurs, malgré leur peu de réponse plein de timidité. L'écrivain - quel qu'il soit - était pour moi une idole, un modèle de réussite, de bonté et de gentillesse, et j'avais la certitude qu'un jour, moi aussi, je composerais une dédicace personnalisée à chaque lecteur qui se présenterait à moi pour découvrir mes histoires. Un merci tout particulier à Dominique Giroux, qui a eu l'infinie gentillesse de discuter avec moi, de croire en moi sans me connaître, une petite fille parmi tant d'autres, seulement croisée dans un de ces salons... Merci pour les aventures de Minnie Bellavance. Merci pour les souhaits de bonne chance. Merci pour votre adresse au dos d'un signet en 92... un secret et un encouragement précieux que j'ai toujours gardé.
Aujourd'hui, je constate amèrement comment les années ont passé pour durcir mon coeur et en égrener mes passions... Tel un chapelet de prières d'enfant, naïves et inutiles. Il faut bien vivre la vraie vie... Et pourtant...
Pourtant si je repense à Dominique, je sais que tout cela n'est pas mort.
Si je pense à ces nouvelles que j'écrivais la nuit pour mon premier amour, cela n'est pas mort.
Je pense à mes années au journal scolaire. Je pense à mes correspondances un peu trop littéraires. Je pense mes récits d'exploits un peu exagérés. Je pense à mes conversations amoureuses imagées.
Je pense à vos noms et à vos compliments... Je pense à vos commentaires sur mes copies. Je pense à vos réponses, à vos demandes, à vos rires et vos exclamations. À vos silences. À vos yeux plein d'eau. Et aux miens...
Je pense que tout cela n'est pas mort... que ça ne pourra jamais complètement mourir...
Bonne Journée mondiale du livre et du droit d'auteur,
Marine
Marine
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