"Mamamamamamamamaman....."

C'est incroyable, non ? Mais malgré tout, je suis toujours là.
Preuve que la volonté n'est pas un gage de réussite...

Même quand l'objectif, c'est sa propre mort.


Alors soit : je suis toujours vivante. Presque bien, même !
Mais j'ai envie de faire une connerie...

J'ai toujours envie de faire des conneries ! J'ai toujours envie de me rendre jusqu'à l'hôpital ! Pour qu'on me remarque. Pour qu'on s'occupe de moi.

Je crois que j'ai encore plus besoin qu'on s'occupe de moi qu'avant, même... J'ai envie qu'on se rapproche quand on me parle, qu'on me caresse les cheveux... j'ai envie de me faire appeler "ma belle"...

Et j'ai envie de continuer à t'appeler "maman"... J'ai envie de croire toujours aux fées ! J'ai envie de croire toujours en toi...

Ne pars pas, s'il-te-plaît...
Ne me laisse pas.

J'ai encore besoin de toi...

Untitled

Je meurs, j'étouffe
Sous le poids de l'apparence saine,
De la solitude qui ne s'avoue pas à soi-même,
De la main sur la gorge d'une existence incompréhensible,
Qui se joint en étau à celle qui, bienveillante, veut t'empêcher de tomber...

À la renverse sur des céramiques mouillés
Des flaques sales, boueuses, tombées de mes prunelles noir taché.
Fendre le crâne de quiconque s'y baigne trop longtemps
Pour mêler leur sang au mien sur le carrelage froid de l'incertitude insoutenable
De savoir ou non...
Pourquoi ?

Un sang de chaleur nécessaire
Dont l'eau la plus limpide même ne voudrait que s'abreuver !
Un sang humain, je suppose...
Mais un sang moins froid que l'air ambiant qui blesse le moteur avec le corps.

Gelée, gelée.
Froid.
Veux mourir sur le carrelage froid.
J'hypothermise dans mon lac d'eau vomie de mes veines lacrymales !

Qu'il vienne donc ce sommeil réparateur comme une serpillère !
M'effacer, me soustraire aux besoins sanglants de la terre...
Me solutionner, m'imbiber dans la ouate douce
Me non-exister enfin...

Ta reine Anne

Tu me pares comme un joyau noir,
Faisant rayonner la lune de ma peau.
Rubis pourpre de malédiction,
ta majesté imposée à mon esprit, ensorcellement,
me fait désirer cet auguste mythe rôdant sur mon destin.

Désirer les clivages nets et l'opacité de ton mystère,
opaline miroitante de mes nuits.
Et sertie de riches chimères, tu fais de moi une reine impérenne...
acceptant son sort, aveuglée de lumière.

Le retour

Non, je ne suis pas morte.
Pas complètement assommée. Pas tout à fait endormie, sous les pilulles bleues et minuscules... les t-shirts roses et les étoiles... les murs violets et les cristaux... les fleurs de cerisier et les mantras...

Tapie dans son ombre dark&blue...

Je m'appelle Marine. Et je suis là pour rester...

Je suis. Tellement. Fatiguée....

J'ai pas envie de me battre. Pas envie de me battre avec toi.
Pas envie de jouer à ton jeu, ta game de pouvoir et d'adresse à la manipulation. Trop fatiguée pour courir dans tous les sens, pour te devancer ou t'accoter sur tous les terrains. Pas envie.
Juste. pas. envie.

Alors pourquoi on règle pas l'affaire une fois pour toute ?
Hum.... Ah ! je sais ! Je vais m'enrouler une corde à danser autour du cou, coincer une extrémité dans la porte d'entrée et te tendre l'autre bout !

Allez... ça fait tellement longtemps que tu en as envie...
Ho hisse ! Ho hisse ! À peine quelques minutes à tenir ! Quelques minutes à peine avant que je devienne bleu marine et violette, et que j'étouffe, et que je meurs ! (Ne sens-tu pas cette excitation ?)

Allez ! une dernière activité mère-fille ! Dis oui....
Enfin quelque chose pour lequel on travaillerait vraiment dans le même sens. Meurtre et suicide en duo ! Comme c'est beau... comme c'est attendrissant !

Bah quoi.... Non ?

Comptine

Ma p'tite vache à mal aux pattes
Tirons-la par la queue
Elle ira bien mieux
Dans un jour ou deux
....

Toutes-les-coque-relles-ont-pas-six-pattes
Pis-si-elles-sont-dé-gueux
C'est-qu'elles-vont-PAS-mieux

Cri-ssez-moi-pa-tience
Pis-ça-s'ra-p't'être-mieux !

(Ouais... dans 1 mois ou 2...)

F5

Tellement mal au coeur...
Tellement d'acide à batterie, déversé de ma tête directement dans mon estomac.

J'attends des nouvelles qui ne viendront peut-être pas.
Alors je me roule en boule et je dors sur les caresses et l'attention que je m'invente pour rester tranquille ici...

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Je suis figée comme un papillon de nuit épinglé dans sa boîte en carton. En pleine lumière du jour. Vivante.
Mes ailes de Luna vert malade me font mal d'être trop écartée, écarquillée, écartelée... Nue et attachée, pour m'empêcher de me protéger.
Comme à l'hôpital, comme leurs sangles de contention... qui font des bruits de chaînes malgré les 400-500-800 deniers de toile de coton...

Dans ma tête, y'a rien ou des bruits de vaisselle qui me brise. Pis de la pression. De la pression qui fait exit aux idées raisonnées et bonjour aux images et aux sons. J'ai mal à la tête...

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Mais j'attends des nouvelles, alors peut-être qu'elles viendront ?
Alors je me roule en boule et je dors sur les caresses et l'attention que je m'invente pour rester tranquille à la maison.